Donné au chemin
le rythme de nos pas
à chaque enjambée
s’éloigner du sentier
aventureuse berceuse
chemin traverse fureter
déleste sans sourciller
nos âmes hermines


Donné au chemin
le rythme de nos pas
à chaque enjambée
s’éloigner du sentier
aventureuse berceuse
chemin traverse fureter
déleste sans sourciller
nos âmes hermines
Préfèrer la sobre ébriété
à la sobriété, voilà bien
une défense qui se tient
comme un bon rouge tanin avec le fromage bien fait
vers
vert
verre
vers
verre
vert
prendre goulûment l’air
gouleyant savoureux
ondoyant enivrant
ivresse libérée
ivresse liberté
ivresse l’air humer
Ascétisme circonspect des âmes éteintes
urgence incertaine qui motive les crimes défaites et renoncements
quel langage veux-tu que j’exerce sur ton esprit rebelle?
crois-tu que ces sermons parlent aux parfums suaves du lendemain ?
je suis dans l’instant
instinctivement instantanément
intrinsèquement
et pourtant
et pourtant
je ne laisserai jamais
aucun fil d’acier retenir
ma liberté
aucune certitude apprise par convenance complice ternir en connaissance, la fluide esquive,
tangente esquive, esquisse est-ce qu’il sait esquisser un sourire
plissement mutin des pommettes iriser éclat regard,
dégraffer à souffle dru
la piégeuse routine
où s’éteignent nos rêves
c’est un peu de nous
c’est un peu de tout
sait un peu tout ça
celle ceux celui
renoncer à monter le cheval
délaisser la selle, bravache cravache, ordres filasses, haras harasse
et qu’un équin compagnon soit vu en émotion
et non en conquête,
la plus belle conquête
de l’ode est une liberté censée sans selle
sans harnais,
sans sermon, sans ce ton cassant, semblant sec de
sentiment, sais-tu murmurer au doux naseau des chevaux?
Je ne pourrai plus me satisfaire d’une fenêtre ouverte sur un quotidien prédéfini
L’esprit imaginaire a ce besoin indéfini, cette fenêtre ouverte sur l’aérien infini
Frénésie déraisonnable
de la ville
Où le désert désordre
empile
Amoncellement dispersé
empressement futile
Initiale aspirations saine
Retour ruralité sereine
N’est point naïve la volonté
offerte au rêve éveillé
Il y a ce chant serein
qui nous rend
présent à la vie
cette sereine évidence
qui nous rapproche
de ce nous essentiel
vivant, conscient, humble
imparfait, sainement curieux
soucieux d’autrui,
merle, pinson, chant vif
vivifiant, ovin, bovin
paissant placidement
vers verte contrée
où cœur sincère
sait voir
Ramage corvidé
détaché de nos fausses urbanités serviles où nous traînent de pales promesses
plumèche noir de jais
deep jet black
plumage bois d’eau flotté
tiraillé des crues tempétueuses
À cette forme de réaction ou de non réaction,
renoncement rêve,
désir volontaire,
aspiration
se laisse lire en fonction
de cette forme de vie
déterminer par idée
préconçue
prémâchée
préformatée
ce que sera
ce que serait
notre devenir
d’être né fils de métayer
à Chateauponsac Haute-Vienne
un un janvier 1941
je deviendrais ou ne deviendrai pas
d’être née
fille de mineur de fond
à Denain Nord Pas-de-Calais
un neuf avril 1945
je deviendrai ou ne deviendrai pas
que suis-je devenu
qu’ai-je vécu
qu’ai-je lu
qu’ai-je ri
à qui ai-je souri
à quel esprit de vie
ce à quoi ma naissance
me destinait, ce que l’on aimerait me dicter
ou ce que j’ai décidé
à vous de me le dire
avec le déterminisme académique
qui sclérose vos ternes préceptes éteints
votre flamme ne brille pas
ne chauffe pas
n’éclaire pas
ne brillera jamais
ne chauffera jamais
n’éclairera jamais
et ce n’est pas moi qui le décide
pour vous
ce n’est que vous
qui y avez renoncé
Ton chemin
dévore
dévisse
transige
par là
tu r’gardes
l’œil
avide
libère
tes
os
à l’Est
rient
de nouveau
leste
pied argile
mou sentier
posthume
révolte
réveil virevolte
enjambe
pâle figure
veule transige
godille
fleurisse
déni
l’ibère
camilla de ronda
sa tuna
où que mènent tes pas
riment ride rideur
easy rider
départ imminent
au pays
des vertes années
Ne te laisse
réduire
à ce que les autres
disent de toi
réduire la laisse
du chien
que l’on t’a
fait devenir
libéré blesse
libère laisse
l’hiver est-ce
l’ivresse
où la faim matin soir
maintient le joug
te maintient en joue au bout
au bout de son flou migratoire
Opalines
déambulations
sereines
face à l’adversité
néant d’un quotidien
qui tente
de nous ronger
La certitude est un cadenas rouillé
où un quotidien appris
pour te brimer
sert les intérêts
de puissants abstraits
puissances vaines
puisque fondées
sur ce monde
qui nous est interdit
comme un panneau tordu
qu’il suffit d’oublier
Séances kiné
masser les chairs
ternes endoctrinées
obéir se taire
ne pas déranger
éteignoir
de nos lumières de vie
La vie simple
s’excusant maintenant
maintenue au bout du bras
amorphe d’un quelconque
sur la plaie gonflée
sutture
s’entrevoit pourtant
louve verture
animal instinct
meute matriarcale
où le mâle du pays
rejoint humilité païenne
sa nature originelle reine
rejoint humilité païenne
sa nature originelle reine
Far from home
far from her
far from him
As long i look
as long i think
as long i try
My heart’s like
poor and sick
useless back
Un temps
cette infime
margelle
me fut un seuil
insurmontable
Un temps
cet infirme
émarge,
aile
ensouvenir écueil
ainsi surmonté…
Recueil recul
sur infirmité de circonstance
infinité de
circonstances
Déjuger les pronostics
vitalité ampoules vitamine D
piquouse ventrale
cuissots décharnés
Et tu voudrais
que je passe outre
renoncements voutés
croire pouvoir goûter ces mondaines insanités ?
Pour la gloire, pour un regard, pour se faire croire, le valoir
plutôt que le vouloir ?
Si j’ai vaincu l’interne invasive découpe
hébergé 11 mois
clouterie vissée
C’est pas pour
me laisser éteindre
par présages datés
d’une humanité autocentrée
J’ai pour le
presque avenir
des envies humbles
modestes
déterminées
saines sereines
Ainsi détaché
des humeurs incertaines
Achète cette liberté
bout de cuir à aimer
à aimer
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chemins détournés
Placarde au creux
de ta raison
Les excuses pour oublier
Laisse(r) passer
comme banalité
ces révoltes intimes
Tolèrer sans rechigner
détourner le regard
renoncer pour garder ce confort discrédité
Individu lambda déçu
Tu ne diras jamais
Tu ne vivras jamais
Que par intermittence
Vague relents révoltance
Pour d’informes
questions
sans importance
Renoncer,
fermer les yeux, détourner le regard, taire silence
les injures injustes,
les cris derrière la cloison,
le sang dira-t-on
Puis tu allumeras le poste, indignation plastifiée, message oraison sociale, complice duplicité
des médiacraties où ton ptit doigt t’as dit de cliquer