Canule métal sertie
Greffon jeté à la veine

Quelques heurts à peine
sang rancune
lymphe étanche rejoint lagune
Veine cave au coeur s’arrime

la douleur sourd de hargne
aux aguets
un reste d’âme innocent
demande grâce à la dose éléphant rose morphine

Jamais vu cet élément rose,
la torpille torpeur remède étrille la paume aride

Du vide impavide
vrille la sornance virulence,
Rien cent fois ressassé,
En mort fine apprise comme poème souffrance,

Jeté de lit vide,
livide drappé
lit médicalisé,
Échapper au gisant,
Claudiquer vaciller pivoter fauteuil roulant, chaise percée à pisse perchée,
chiasse voltige au vertige des médocs amants,

Atteindre l’inaccessible s’étiole,
T’es bas, tu roule et t’es pas capable de bouger sans rouler à force de bras,
Combat contre l’autre toi, lui qui a tout et ne le sais pas,
et ne l’apprécie pas,

J’ai combattu contre ce moi là dis!
Qui entraîne bas ne relève pas,
J’ai dit mon mépris à ceux celles à l’abri d’un corps qui leur répond encore,
à corps et à cri, j’ai repris de ces deux mois et demi et appris de moi,
appris des autres les ternes trahisons du dédain,
des lâchetés du quotidien quand tout va bien,
la vague banalité de l’humour lourdingue des humanités communes,

J’ai aussi reçu,
surtout reçu un amour et des amitiés sereines,
Elles ont été la force sincère des âmes sûres,
Elles ont été ces quatre femmes la lueur de jours et d’heures rudes,
Ces femmes sont là où le coeur entier bat certitude,

Retenu contre soi-même on n’aime jamais plus pareil,
On n’écrit jamais plus pareil,
On n’erre jamais plus qu’au hasard,
On ne garde à l’âme païenne que des croyances saines