Pour ce soupçon
de douleur
dont s’est empli
mon cœur
pour cette petite musique
aux élans ataviques
où s’est creusée mon âme
pour ces moments
à part où nous nous vivions
où tu vivais, mon père
pour ne pas oublier
le son de ta voix
son chant enchanteur
pour ces cris de douleur
où les larmes sont en deuil
de t’avoir tant pleuré
pour te faire les honneurs
de cette solidarité que tu m’as transmise et
pour cette mère,
cette sœur qui se sont liguées sitôt ton ultime râle
exhalé
pour ces heures absentes
figées dans le métal
d’une chambre froide
pour ton travail attentif à l’environnement et tes volontés qu’elles ont nié
pour ce midi de décembre
où j’ai dû à la demande des soignants ôter de ton poignet ton bracelet montre
comme si je te disais de partir apaisé, d’ailleurs je te l’ai dit en carressant ton front
pour ces instants qui vrillent mes tympans
et figent en moi l’enfant
aîné qui t’a tant aimé
pour chaque jour chaque heure où je te revis où tu survis à travers moi
pour ce que je t’ai promis
pour cela et pour le reste
je t’écris cette lettre
que tu liras peut-être
quand tu seras le vent
______
~ Sylvain Lechair
/ monty guidon ~
janvier 2023…


3 réponses à “Quand tu seras le vent”
Magnifique et émouvant de sensibilité et d’amour filial 💕
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Ce sont des émotions qui m’ont heurté ces derniers mois et les exprimer me soulage et me permet de me reconstruire
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Je comprends. L’écriture est salvatrice. Elle aide à remettre en place les évènements, les intégrer.
Je vous souhaite une bonne route au fil de votre plume 🙂
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