À la courbure de mon pas
je mesure le temps passé
celui qui ne reviendra pas
et celui qui est là
et va s’effilochant
infidèle compagnon
à la traitrise normée
établi certainement
pour éteindre la nature
et lui infliger d’ineptes
régles
comptables dirigistes
édictées par ceux qui nous regardent trimer
ventripotents goguenards
nerveux avares noueux
malingres oisifs
vociférant
usant de dialectes
abscons pour
mettre à distance
avec condescendance
et dédain
les gens dont ils
vampirisent délibérément
le destin quotidien
et dont ils ignorent la trajectoire viciée
prédateurs de plateau
intrigant des alcôves
dressant de nos vies un portrait
contrefait et trompeur
car il est si facile de théoriser de faire parler des chiffres de triturer un PIB
sans avoir jamais sué
sang et eau,
de tout là haut, ah qu’il paraît malléable, insignifiant,
friable,
ce peuple surnuméraire
précaire,
force ouvrière à la fosse ouvrière,
Ah la voilà cette cour, ah les voici ces vassaux,
cette clique à claque, cette gangue opaque,
elle se trémousse,
s’étouffe de son trésor
si mal gagné mais si facile
à accumuler
contraste indécent envers nos contrats précaires
et
avec bruit de succion
et avide délectation morbide
comme font ceux qu’on appelle
les rampants
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Sylvain Lechair / Monty guidon ~
écrit le 25 et publié le 27 avril 2024…




